L’anxiété est un phénomène que l’on associe à l’inconfort, à l’inconfort et, parfois, même au désespoir. Il est logique que ce soit le cas: c’est l’une des émotions négatives considérées, au point que de nombreuses personnes souffrent de réels problèmes d’anxiété et suivent une psychothérapie pour les surmonter.
Cependant, cet élément psychologique n’existe pas pour lui-même. Justement, si elle est si universelle, c’est justement parce que même si on ne s’en rend pas compte, elle nous aide à maintes reprises, elle joue en notre faveur. De cela, entre autres, il nous parle notre interviewé aujourd’hui, le psychologue Javier Álvarez Cáceres.
Javier Álvarez Cáceres est un psychologue général de la santé spécialisé dans la thérapie cognitivo-comportementale et avec consultation à Malaga, où il traite des patients individuels, des familles et des couples. Dans cet entretien, nous lui parlons de l’une des principales raisons pour lesquelles les gens vont chez le psychologue: l’anxiété.
Vivre de l’anxiété au quotidien, en plus d’être utile, est nécessaire. L’anxiété est ce qui nous prépare à l’exécution d’une tâche ou nous avertit d’un danger.
Imaginez faire n’importe quelle activité de la vie quotidienne sans un minimum d’anxiété. Lors de la traversée d’un passage pour piétons, nous ne serions pas «attentifs» à tout événement imprévu. Au travail, nous ne serions pas concentrés sur la bonne exécution de la tâche. En conduisant, en passant un examen …
Sans parler de l’anxiété face au danger. Par exemple, dans ce passage pour piétons que nous avons mentionné plus tôt. Si un conducteur ne nous voyait pas et ne freine pas, l’anxiété provoquerait toute une série de réponses physiologiques qui nous prépareraient au danger, dilatation des pupilles, transpiration pour réguler la température, hypervigilance, tension musculaire … C’est-à-dire que notre corps se prépare à courir et éviter un accident.
Nous nous retrouverions devant trois grands groupes. D’une part, les facteurs prédisposants. Ici, les facteurs de personnalité, de biologie et de style parental seraient inclus.
Deuxièmement, les déclencheurs. Consommation de toxines et événements de notre vie qui provoquent de l’anxiété, on n’arrive pas à la gérer et cela devient dysfonctionnel … crises familiales, crises professionnelles, crises vitales, conflits interpersonnels …
Troisièmement, les facteurs de maintenance. Voici les solutions que nous avons essayées et que nous n’avons pas fonctionnées, ce qui rend l’angoisse chronique.
En tant que facteur de maintien, il est important de souligner la peur. L’anxiété cause tellement d’inconfort qu’elle provoque la peur de la répétition de l’inconfort, que la peur de la répétition des sensations est ce qui, dans de nombreux cas, la fait devenir un cercle vicieux.
C’est une très bonne question, car nous, les gens, sommes habitués à traiter l’anxiété une fois que l’inconfort est très élevé, mais nous ne réalisons pas que la prévention est très importante.
L’anxiété pathologique est un indicateur que quelque chose ne va pas bien dans nos vies, elle apparaît petit à petit, «on ne l’écoute pas» et l’inconfort augmente, on continue de ne pas l’écouter et l’inconfort continue d’augmenter.
Je pense que le rythme de vie que nous menons au quotidien en Occident est une «usine d’angoisse»; on se met en marche, on se réveille avec un certain niveau d’anxiété, dans de nombreux cas, on continue d’accélérer pendant la journée et on se couche la tête «pleine» de pensées sur le lendemain.
Pour gérer l’anxiété, il est important de s’occuper du sommeil, de la nourriture, des sports et des relations sociales et familiales, ce que nous négligeons de plus en plus dans la culture occidentale.
Plutôt que de nous résigner à souffrir de problèmes d’anxiété, ce à quoi nous nous habituons, c’est de ne pas travailler nous-mêmes, de ne pas prendre soin de nous-mêmes, de ne pas écouter notre corps et notre esprit et de voir ce qui nous arrive, ce qui nous cause de l’inconfort et de l’anxiété.
Aujourd’hui, les médicaments les plus vendus en pharmacie sont les anxiolytiques et les antidépresseurs.
Nous vivons à un rythme de vie si rapide qu’il est plus facile et plus confortable de prendre une pilule que de travailler sur nous.
Les troubles anxieux que je vois le plus dans mon bureau sont les crises de panique et l’anxiété causées par des problèmes dans les relations sociales, les couples et les familles.
Dernièrement, il y a eu une augmentation très significative due au COVID-19 de tout ce qui est lié à la diminution du travail, du social et de la famille.
Dans le même temps, il y a également eu une plus grande augmentation des consultations liées à l’hypocondrie.
De mon point de vue, la thérapie cognitivo-comportementale est le modèle thérapeutique le plus efficace pour traiter les troubles anxieux.
De plus, un pourcentage plus élevé de succès est obtenu en intégrant des techniques d’autres modèles, tels que l’acceptation et l’engagement ou systémiques. Lorsqu’on aborde tout ce qui touche à l’anxiété, il est nécessaire d’intervenir dans trois domaines: physiologique, cognitif et comportemental.
Sur le plan physiologique, nous intervenons sur tous les symptômes physiques à travers des techniques de relaxation, de visualisation, de respiration, de normalisation des symptômes …
Dans la partie cognitive, nous intervenons sur les pensées associées au processus d’anxiété, en distinguant s’il s’agit de pensées rationnelles ou irrationnelles.
Dans le domaine du comportement nous intervenons à partir de petits exercices visant à reprendre le contrôle de notre quotidien, de notre vie.